C’est le 1er, je balance tout ! #3

Nous sommes le 1^er mai et au moment où vous lisez cet article je m’envole probablement pour Amsterdam (youpi). Je garde le sens du devoir cependant et en cette période de marasme politique je ne faux pas à mes obligations d’apporter un peu de littérature dans ce monde de brutes.

Comme les deux derniers mois voici ainsi venu le temps du bilan mensuel (merci à nouveau au blog de Lupiot pour le concept) comprenant l’implacable Top et Flop de mes lectures, mes découvertes sur la toile et mes accomplissements héroïques du mois d’avril.

Ce mois-ci j’ai lu 11 romans, 9 mangas et 2 BD

Top :

• Éloge de l’Ombre de Junichirô Tanizaki dont j’ai parlé ici, un bel essai très poétique qui a vieilli sur certains points peut-être mais étaye une thèse vraiment intéressante. Il se paye en plus le luxe de dénoncer les lumières constamment allumées et la surconsommation d’énergie engendrée, ce qu’on peut malheureusement reprendre mot pour mot aujourd’hui (et ça n’a pas l’air parti pour changer).
• Le Vent dans les Saules de Kenneth Grahame dont j’ai parlé ici, une lecture très bienveillante et douce, Les Trois Mousquetaires rencontrent Le Hobbit. Pour se changer un peu les idées c’est parfait !
• Moi, Jean Gabin de Goliarda Sapienza dont j’ai parlé ici, nouveau coup de cœur pour l’autrice que j’aime tellement qu’à Noël prochain je demanderai sa bibliographie complète (vivement Noël). C’est toujours frais, attachant, drôle, ça fait réfléchir, c’est tout ce que j’aime dans la littérature en fait.

Flop :

• Maria de Kazuo Kamimura m’enthousiasmait plutôt pas mal à la base (un manga de 1971 abordant les tabous de la société japonaise, alléchant) et c’est un gros pétard mouillé. Les deux tomes sont plutôt inégaux et tout n’est pas à jeter, certains passages sont très beaux, poétiques, intéressant, mais dans l’ensemble c’est un fouillis pas possible. La narration est très mal menée, les personnages ne sont pas attachants, certains chapitres sont aberrants. Pas inintéressant mais mal fait, je n’ai pris aucun plaisir à ma lecture et c’est bien dommage.
• Comment Papa est devenu danseuse étoile de Gavin’s Clemente-Ruiz fait partie de la sélection du prix des lecteurs du livre de poche et autant vous dire que quand j’ai ouvert le paquet contenant les trois livres j’ai un peu grincé des dents. La couverture criarde est très, très éloignée de mes goûts, le titre m’a fait très peur (le masculin de « danseuse étoile » existe donc pourquoi garder le féminin ? J’ai un instant pensé que l’auteur aborderait le thème de la transidentité mais même pas, donc pourquoi ? Le ressort humoristique pas drôle ?). Finalement c’est un condensé de ce que je ne cherche pas dans la littérature : du vide. Je n’ai pas trouvé ça drôle, ce n’était pas attachant, pas crédible, les personnages sont des coquilles vides, je suis à la limite entre l’indifférence et la détestation. Alors là encore, je suis très dure mais n’étant pas du tout le public visé je suis peut-être mal placée pour juger.

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Sur le Web

À gauche : Eleanor Vere Boyle, 1875    À droite : Mango & Salt en haut, U Lost Control en bas

Sujets littéraires :

• Pas mal de jolies découvertes ce mois-ci, avec la chronique d’Ainsi soit-elle de Benoîte Groult par Anibal & Matilda, un essai féministe que je n’ai jamais lu mais je compte bien y remédier.
  Autre blog, autre sujet avec des romans faisant découvrir la Chine Maoiste conseillés par Ophélie entre deux articles sur son expatriation en Chine et ses jolies photos. Je connaissais déjà Xinran parmi ces auteurs (que j’adore) donc je garde les autres titres au chaud.
  J’adore découvrir les goûts littéraires des gens, alors j’ai été enchantée de lire l’article de Victoria de Mango & Salt sur ses 12 romans préférés. Sa liste comporte des livres en communs avec la mienne (Harry Potter, Le Nom de la Rose, Rebecca), d’autres auxquels je n’avais pas accroché et surtout des idées de lectures à tenter.
  L’Ourse Bibliophile raconte sa relecture de la saga les Orphelins Baudelaire, à laquelle je n’avais jamais vraiment accroché enfant (j’ai dû la lire vers 10/11 ans et j’ai abandonné au troisième tome car c’était sacrément répétitif). Ça semble aussi répétitif que dans mon souvenir mais ça m’intrigue quand même d’avoir le fin mot de l’histoire et de repérer les détails qui ont l’air de fourmiller dans l’œuvre !
• On passe maintenant à deux chroniques BD sur des œuvres que je connaissais déjà donc pas de découverte pour moi, mais je me suis beaucoup retrouvée dans les avis de ces blogueuses. Carmen parle sur son blog du manga Orange d’Ichigo Takano (dont j’avais parlé ici) et accompagne son avis de ses jolis dessins. Elle m’a en plus fait réaliser que le livre peut-être mis en relation avec la série ultra populaire du moment 13 Reasons Why dans leurs traitements respectifs des conséquences aux actions les plus anodines.
  Du côté des comics, Lupiot parle sur son blog de Saga de Brian K. Vaughan et Fiona Staples, une série encore en cours que j’adore et que je conseille à tout le monde (c’est drôle, prenant, attachant, son seul défaut c’est que l’attente entre deux volumes est insupportable). Allez lire son avis et vous serez certainement convaincus.
• Je termine avec deux articles portant sur des livres très populaires en ce moment sur la toile… mais qui n’ont pas convaincu ces lectrices. C’est toujours intéressant de pouvoir avoir des avis divergents sur un même sujet !
  Je ne comptais pas lire L’Alliance des Trois de Maxime Chattam (trop de tomes et le thème ne me branche pas) mais les multiples critiques dithyrambiques de la série étaient à deux doigts de me convaincre. Depuis l’article carrément pas convaincu d’Ambroisie sur le premier volume je retourne à ma non-motivation initiale.
  J’aime beaucoup le blog de Charlotte et j’étais très contente de voir une nouvelle chronique. Peut-être l’avez-vous vu passer sur Instagram ou ailleurs, mais le recueil de poésies de Rupi Kaur, Milk and Honey récolte tous les suffrages. Sur U Lost Control, Charlotte en parle et sa lecture l’a déçue. Son avis mitigé reste nuancé, et comme un petit mouton je finirai peut-être par céder à cette jolie couverture noire, mais des attentes sûrement moins élevées à l’esprit.

Il n’y a pas que les livres dans la vie :

• Le mois dernier je suis allée voir la nouvelle mouture de la Belle et la Bête, qui m’a fait passer un agréable moment sans non plus me transcender (l’usage de l’auto-tune est beaucoup trop présent pour que je m’immerge dans les chansons, et ce dès la toute première parole chantée par Emma Watson). Tout n’est pas à jeter, et sur certains aspects le remake est meilleur que le dessin animé original, comme le compare Morgane dans cet excellent article. J’y ai d’ailleurs appris la véritable histoire du conte, bien loin de la version Disney, dans un autre de ses articles !
• La blogueuse Typhaine de Cuillère à Absinthe a partagé ce beau documentaire sur les femmes YouTubeuse et je suis ravie de l’avoir découvert. Les témoignages sont passionnants et englobent des profils très divers des créatrices françaises, entre créativité et sexisme, de manière réaliste et motivante.

Ce que j’ai fait de mieux ce mois-ci :

Une très bonne tarte aux poireaux.