3 livres autour de la musique

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Ça y est, c’est l’été ! Le retour des pique-niques au parc, des apéros et barbecues, des thés glacés, des soupes froides et grosses salades (et aussi des moustiques, des nuits à 28 degrés, de la crème indice 50 – bon j’avoue, même en hiver je ne sors pas sans -, des moustiques, de la canicule, des moustiques)…
C’est aussi la fête de la musique et je compte bien en profiter, et vous ? Histoire de marquer le coup même en restant chez soi, je vous propose quelques lectures entre pop, rock et punk, en accompagnant tout ça de musique, bien sûr.


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Dedicated To The One I Love – The Mamas and The Papas ♫

Si vous vous intéressez un peu au monde de la bande-dessinée, il est probable que vous ne soyez pas passé à côté de cet album de Pénélope Bagieu. Ses biographies de femmes sont très réussies, en témoigne aussi l’impressionnant et mérité succès des Culottées.

Ici, elle narre la vie d’Ellen Cohen, une Américaine qui rêve de faire de la chanson depuis son enfance et sera à l’origine du succès du groupe The Mamas and the Papas dans les années 60 (ceux de California Dreamin’ donc).

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Comme vous pouvez le voir, le dessin est crayonné, ce qui peut selon la sensibilité donner une impression de spontanéité ou de « pas fini ». Je suis dans le premier cas et j’aime de toute façon beaucoup les crayonnés, qui n’ont pour moi pas forcément besoin d’encrage pour terminer le dessin, l’important étant que le tout reste lisible. Ici, ça l’est, et le talent de l’autrice rend la lecture passionnante. Les pages s’enchaînent à la vitesse de l’éclair… ce qui est presque ce que je reprocherais à la BD. C’est trop court ! J’aurais voulu en savoir plus et je suis restée un poil sur ma faim.

Le choix de Pénélope Bagieu est de se concentrer sur l’émotion et les relations entre personnages, ce qui est un choix pertinent et porté par la personnalité fascinante d’Ellen Cohen. Le récit oscille entre des moments très drôles et d’autres beaucoup moins, et donne envie d’écouter toute la discographie du groupe.

Pour moi, ce livre va un poil trop vite pour être classé dans mes coups de cœur absolus, mais c’était une lecture très sympa que je prends plaisir à relire. En été et avec The Mamas and the Papas en fond sonore ça sera parfait !


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Because The Night – Patti Smith ♫

J’aime beaucoup Patti Smith, qui fait parti d’un courant musical et d’une période qui me fascine. J’ai lu cette autobiographie il y a cinq ou six ans et j’ai été complètement envoûtée (à présent il faut que je lise sa suite, M Train).

La chanteuse et poétesse raconte sa carrière et sa relation avec le photographe Robert Mapplethorpe dans les années 60 et 70, à travers leur découverte du milieu artistique de l’époque.

On a dit par la suite que le meurtre au concert des Stones à Altamont en décembre avait marqué la fin de l’idéalisme des années soixante. Pour moi, cette tragédie a ponctué la dualité de l’été 1969 : Woodstock et la secte de Manson, le bal masqué de notre confusion.

L’écriture est agréable, j’aimerais beaucoup la lire en anglais et redécouvrir le texte via la plume de la poétesse à présent que je suis plus à l’aise avec la lecture en langue étrangère. Même traduit, c’est un très beau texte, intéressant même pour ceux n’écoutant pas Patti Smith. Les chapitres sont entrecoupés de photographies d’époque et la nouvelle édition comprend apparemment une postface de 2013 écrite par l’autrice (que je n’ai pas lue).

La chanteuse a croisé beaucoup de monde au cours de sa vie, même durant ses années de galère. Attendez-vous à beaucoup de caméos qui devrait vous faire frétiller d’excitation si vous aimez la scène Woodstock. Son récit n’est pas non plus idéalisé, il n’y a pas d’impression de « c’était mieux avant », même si l’émulation créative au sein de l’hôtel Chelsea peut faire un peu rêver (les soucis de drogue envoient nettement moins des paillettes). L’autre point central du livre et sûrement le plus touchant, c’est la relation entre Patti Smith et Robert Mapplethorphe, décrite avec beaucoup d’amour et de pudeur malgré la crudité des scènes rapportées.
Bref, une autobiographie riche et fascinante.


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We’re from America – Marilyn Manson ♫

On termine avec un comics qui s’éloigne radicalement des biographies précédentes. Je l’ai lu sans rien connaître de l’histoire et c’est l’approche que je préconiserai le plus, parce que je ne m’attendais pas du tout à cela. Si vous préférez faire de même, passez directement après l’extrait !

Aux Etats-Unis, une émission de télé-réalité décide de créer un clone de Jésus et de faire suivre sa vie à des milliards de téléspectateurs, de sa conception par une jeune Américaine vierge à son âge adulte.

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Le dessin est à l’opposé de celui de California Dreamin’, précis et dur, en noir et blanc brut et adapté à ce récit très énervé. L’histoire est clairement à charge contre le fondamentalisme religieux, le patriotisme américain et les dérives capitalistes. Si le ton est parfois légèrement manichéen et prend l’exemple américain comme une généralité, la réflexion est franchement intéressante tout en restant carrément divertissante. Le ton est hargneux, assez punk, et tend un miroir pas très flatteur du racisme et de l’ultra-capitalisme américain (mais pas que).

Si je suis parfois un peu frustrée à la fin des bande-dessinées en un seul volume et que j’aimerais en avoir plus (c’est la même raison qui fait que j’ai souvent du mal avec les nouvelles), ici le concept est parfaitement exploité. L’auteur présente en plus des suggestions de musiques en accord avec l’ambiance de chaque chapitre : c’est du bonus mais c’est toujours sympathique d’avoir une bande-son pour une bande-dessinée punk, non ?


Avez-vous déjà lu ces œuvres ?
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2 réflexions sur “3 livres autour de la musique

  1. J’aime bien la musique, mais j’ai pas du tout une oreille /mémoire musicale, je retrouve jamais un morceau, sauf si je le connais très bien, ms je suis assez nulle quand même… Et pour le rythme c’est encore pire.
    J’avais beaucoup aimé Just Kid, pour l’époque, la poésie et l’art omniprésent ds ce livre la suite attends sagement ds mon étagère.
    Les bd, je connais penelope Bagieux, ms pas celui-ci, j’irai voir ce que ça donne.
    Après, à part une « biographie » plutôt fictionnaliser, c’est pas tout à fait, les dates importantes sont réelles ms le reste est de l’ordre du roman (d’ailleurs l’intérêt n’est pas la)de Nico du velvet, par Alban lefranc. J’ai lu des romans qui parlent de musique, notamment les premiers de Nancy Huston, les protagonistes sont souvent des musiciens, et sinon encore une fois la trilogie Vernon Subutex de Despentes ou elle est au centre du roman. (il y a d’ailleurs les playlist officiel sur YouTube)
    Tous les matins du monde de Quignard aussi. Et certainement plein d’autres, ms la musique est souvent un contexte autour duquel les personnages sont développés ainsi que l’intrigue.

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    • Ah, je note pour le livre sur Nico (« Vous n’étiez pas là », c’est ça ?), j’aime beaucoup le Velvet en plus.
      J’ai lu uniquement Lignes de Failles d’Huston, il faudrait que je découvre un peu plus de l’autrice. Bon, et Vernon Subutex ça va devenir urgent que je le lise !

      C’est vrai que la musique est un sujet pas mal utilisé en général.

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