Miscellanées #13

Voici aujourd’hui une pause dans les sujets littéraires pour parler de tout, sauf de livres. Je vais même uniquement parler culture aujourd’hui, avec mes découvertes théâtre, séries et films des deux derniers mois ! 

Théâtre – Les Chatouilles

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Je n’étais pas allée au théâtre depuis l’an dernier, au festival d’Avignon : autant je suis toujours très heureuse d’avoir quitté Paris, autant les opportunités de voir des pièces de théâtre se sont considérablement amoindries depuis. Durant mes études, j’ai pu faire régulièrement des découvertes au hasard (et pas cher), n’ayant que l’embarras du choix : Alexis Michalik, Audrey Vernon, la Comédie-Française… bref, j’étais contentée. Depuis, je me dis sans cesse que je devrais regarder la programmation lyonnaise pour retourner enfin au théâtre, et c’est donc en toute logique que j’ai assisté à ma première pièce depuis l’été dernier à Rodez, en Aveyron.

Comme d’habitude avec le théâtre j’y suis allée sans rien savoir, et quelle claque ! Les Chatouilles est un spectacle seul en scène d’Andréa Bescond, ancienne danseuse racontant les viols dont elle a été victime lorsqu’elle était petite fille. Le sujet est donc très (très) dur, l’autobiographie mêle danse, introspection et humour parfois très grinçant. L’actrice est parfaite et a terminé la représentation avec un rappel bienvenu de sensibilisation sur les violences pédophiles, la pièce est bien écrite, touchante et même drôle, le spectacle passe très vite.
Si j’avais un léger bémol à abordé, ce serait sur certaines scènes que j’ai trouvé à la fois un peu longues et incomplètes : les scènes concernant sa prof de danse, qui a manifestement tenu un rôle important dans sa vie, sont surtout montrées sous un angle humoristique où la petite fille est un personnage secondaire (voire figurant). J’aurais aimé en savoir plus sur leur relation et voir moins de blagues sur les élèves du cours de danse.
Mais c’était si poignant que c’est vraiment chipoter, et je vous conseille vivement de voir cette pièce si l’occasion se présente ! À noter d’ailleurs qu’un film adapté de cette pièce sortira en septembre prochain au cinéma.

Les Chatouilles ou la danse de la colère
Andréa Bescond
Vu à la Baleine, à Rodez


Séries

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  • Queer Eye (2018) : je commence donc avec une émission Netflix ultra fun et bienveillante ! J’avoue avoir un petit faible pour makeovers du cinéma et du petit écran (que ça concerne un appartement, une garde-robe…). Souvent, je n’accroche pas puisque ces émissions comportent leur lot de sexisme et grossophobie. Les candidat·e·s finissent enfermés dans un petit cadre tout à fait inintéressant où tout le monde porte exactement la même chose selon qu’il est un 8 ou un V (Christina Cordula je crie ton nom). Ici, pas du tout !
    Queer Eye, c’est cinq présentateurs homosexuels qui viennent aider des hommes mal dans leur peau. Fringues, déco, cuisine, beauté et lifestyle, les émissions abordent un peu tout mais de façon très gentille. J’ai versé ma petite larme à chaque épisode et je vous conseille de regarder au minimum le premier : le monsieur qu’ils relookent est adorable. Le plus, c’est que le groupe s’adapte vraiment à chacun des candidats ; le résultat final n’est parfois pas forcément ultra chic et branché mais ressemble vraiment à « eux en mieux ». Une vraie bonne petite émission feel-good !
  • Mum – Saison 2 (2018) : vous ne connaissez probablement pas cette série anglaise et c’est bien dommage puisque son seul défaut est de ne pas être disponible en France (ni avec des sous-titres français). Mum, c’est la vie mois après mois d’une femme d’une cinquantaine d’années dont le mari vient de décéder. C’est drôle et attachant, l’actrice principale est parfaite, la réalisation et les dialogues sont incroyables. La deuxième saison a enfin été diffusée cette année et je l’ai même préférée à la première. Si vous comprenez l’anglais, foncez, c’est un de mes plus gros coups de cœur télévisuels.
  • Atlanta – Saison 2 (2018) : la deuxième saison de la série vient tout juste de se terminer et j’ai déjà hâte de voir la troisième ! Atlanta est écrite par Donald Glover, que vous connaissez peut-être pour son rôle de Troy dans Community ou sous son alias Childish Gambino (je vous conseille d’ailleurs de regarder le dernier clip du rappeur, réalisé par le même réalisateur qu’Atlanta. Attention, c’est violent !). La série parle de la communauté afro-américaine de la ville d’Atlanta et le tout est un véritable terrain de jeu où les épisodes se suivent et ne se ressemblent pas. C’est parfois très drôle, parfois pas du tout, mais il y a une vraie démarche artistique osée et originale, en plus d’un message important !
  • Les Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire – Saison 2 (2018) : je n’ai jamais accroché plus que ça aux romans de Lemony Snicket, et la première saison des Orphelins Baudelaire ne m’avait que modérément convaincue. Je pensais regarder un ou deux épisodes de la seconde et abandonner si je restais sur la même impression mais j’ai été agréablement surprise ! Le rythme est un peu moins répétitif et il y a plus de rebondissements, l’humour a également mieux marché sur moi et certains segments sont très réussis. Ce n’est pas devenu ma série préférée d’un seul coup mais je regarderais la suite avec très grand plaisir.

Films

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  • Game Night – Daley & Goldstein (2018) : bon, ce n’est pas le chef-d’œuvre qui changera ma vie, mais j’ai un petit faible pour les comédies américaines un peu bêtes quand elles sont bien faites… et celle-ci, étonnement, l’est. Je m’attendais à une sacrée bouse mais c’était plutôt drôle et gentil, avec un couple qui reste soudé et communique (les comédies se basant sur des quiproquos risquant de briser les couples me les brisent). Game Night raconte l’histoire d’un jeune couple passionné de jeux de société, mais leur soirée jeux, organisée entre ami·e·s, va complètement dégénérer.
  • I, Tonya – Craig Gillespie (2018) : mon vrai coup de cœur des derniers mois ! Le film suit la vie de Tonya Harding, patineuse artistique américaine dont la carrière s’est arrêtée lorsqu’elle a été accusée d’avoir brisé les genoux de sa concurrente. La réalité est plus nuancée ; le film aborde les violences dont a été victime Tonya et la difficulté de s’intégrer dans le patinage artistique en venant d’un milieu très pauvre. Margot Robbie est parfaite et Allison Janney incroyable, complètement glaçante. Une réussite.
  • 120 battements par minute – Robin Campillo (2017) : des mois que je voulais voir ce film, revenant sur les actions du collectif Act Up dans les années 90 pour obliger les autorités à s’occuper des malades du SIDA. Je connaissais peu le sujet et découvrir tout ça est très poignant. Les acteurs sont en plus impressionnants ; les scènes des assemblées générales sont si bien jouées que j’ai un instant cru qu’il s’agissait d’un documentaire. Je lui ai trouvé quelques longueurs aux deux tiers du film mais c’était très bien, vraiment.

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  • Boogie Nights – Paul Thomas Anderson (1998) : c’est la première fois que je vois un film du réalisateur et j’ai très envie de découvrir le reste de sa filmographie ! Pourtant, le sujet me laissait un peu perplexe puisque Boogie Nights suit la vie d’Eddie, jeune homme dont le zizi majestueux lui permettra de connaître une brillante carrière dans le monde des films pornographiques à la fin des années 70. Je n’en dis pas plus pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte, mais c’est une fresque vraiment incroyable sur le milieu, où les acteurs sont très bons (j’adore Julianne Moore et Philip Seymour Hoffman) et la réalisation au top.
  • À nous quatre – Nancy Meyers (1998) : deux salles deux ambiances, ce film est sorti à la même époque que le précédent mais le sujet est radicalement différent. À nous quatre, c’est deux jumelles (jouées par Lindsay Lohan) séparées à la naissance et se retrouvant par hasard en camp de vacances. Forcément, ça va mener à un plan machiavélique… Adapté du roman Deux pour Une, le film comme le livre faisait parti de mes œuvres préférées quand j’étais à l’école primaire mais je n’avais jamais pris la peine de le revoir depuis. J’ai pris presque autant de plaisir qu’à l’époque, surtout dans la première partie qui est nettement la plus drôle ! Avec le recul, les parents sont de sacrés géniteurs en carton : abandonner chacun la moitié de leurs jumelles durant un divorce, c’est un choix sacrément contestable.
  • New York, Miami – Frank Capra (1934) : tout ce que j’ai vu de Frank Capra, je l’ai aimé. New York Miami n’a pas fait exception à la règle. Comme toujours avec le réalisateur, les dialogues sont très bien écrits et rendent le tout très vivant malgré le poids des années. Ici, le film raconte l’histoire d’une jeune héritière très riche s’enfuyant de chez son père pour rejoindre son fiancé. Dans le bus, elle rencontre un journaliste ravi de pouvoir suivre un tel scoop. Évidemment, beaucoup de rebondissements paraissent maintenant assez classiques, et pourtant l’ensemble n’a pas vraiment vieilli. Le film reste une comédie romantique hyper efficace et feel-good !

Et vous, quels sont vos derniers coups de cœur ?

5 réflexions sur “Miscellanées #13

    • Ouiii, teste Mum, c’est trop bien !
      Par contre je préviens, c’est un humour qui fonctionne un peu sur le cringe : habituellement je n’aime pas trop ça, ça me met trop mal à l’aise, mais ici il y a assez de gentillesse autour pour que ça ne me gêne pas ! (le mec derrière Mum a aussi réalise Him & Her si tu connais, c’est une super série mais j’ai mordu mon oreiller de frustration par moments, heureusement que Mum n’est pas comme ça sinon mes nerfs ne survivraient pas)

      Et merci beaucoup 🙂

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  1. J’adore Frank Capra, je trouve tous ses films (tous ceux que j’ai vus du moins) absolument géniaux, quel que soit le ton adopté.
    I, Tonya est vraiment excellent ; quant à 120 battements par minute… c’est juste mon film préféré de l’année dernière. Je ne lui ai trouvé aucune longueur, je l’ai trouvé d’une force incroyable, il est bouleversant, juste, beau. Bref. Je l’aime.
    J’aime beaucoup tes Miscellanées où je fais toujours de belles découvertes.

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    • Pour 120 battements par minutes, c’est vraiment une petite partie que j’ai trouvé longuette (j’ai d’ailleurs oublié de quoi elle parlait alors que je me souviens de tout le reste) mais ça n’a rien enlevé à la force du film !
      Peut-être qu’à force de l’attendre avec impatience j’avais mis tellement d’attentes sur lui qu’il était impossible de toutes les combler, je ne sais pas.

      Et merci beaucoup 🙂

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      • Effectivement, ça va, ça ne semble pas t’avoir traumatisée. ^^ Oui, je comprends, trop d’attentes souvent égalent à un peu (ou beaucoup) de déception. Heureusement, ce n’est pas toujours le cas (ouf, 120 bpm et Call me by your name ont été épargnés, mais pas La forme de l’eau que je n’ai vraiment pas trouvé à la hauteur des éloges qui ont fleuri un peu partout).

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